musique : Florent Schmitt - orchestration : Francis Gorgé
Florent Schmitt (1870-1958) est l’un des compositeurs classiques français les plus fascinants et les moins connus. Né dans la petite ville de Blâmont (Meurthe-et-Moselle, Lorraine) très proche de la nouvelle frontière entre la France et l’Allemagne.
L’année de naissance de Schmitt, 1870, se situe entre celles des deux grands maîtres de la musique française de l’époque : Claude Debussy (né en 1862) et Maurice Ravel (né en 1875). En tant que tel, Schmitt faisait partie intégrante du milieu dans lequel ces autres compositeurs vivaient et opéraient - il survivra aux deux hommes plusieurs décennies tout en continuant à composer de la musique jusqu’à la dernière année de sa vie (1958).
Pourquoi est-il si peu connu ?
Ses positions favorables à l’Allemagne nazie dans les années trente.
L’épisode le plus connu de cette controverse est le concert parisien du 26 novembre 1933, qui avait au programme trois extraits d’une opérette de Kurt Weill, Schmitt aurait dit « Nous avons déjà assez de mauvais musiciens pour avoir à accueillir les juifs allemands ». On peut objecter que la politique antisémite d’Hitler n’était pas encore tout à fait en 1933 ce qu’elle devint à partir de la seconde guerre mondiale.
Florent Schmitt justifia son appartenance au Groupe Collaboration par son souci de défendre la musique française, et souligna son absence d’implication politique dans le groupe. Dans les faits sa position lui aura permis de signer des pétitions en faveur de musiciens israélites tels que la cantatrice Madeleine Grey, le pianiste François Lang, le compositeur Fernand Ochsé, ou de soutenir ses amis Paul Dukas, Alexandre Tansman ou Arnold Schönberg qu’il appréciait et défendait vigoureusement.
Le temps a passé et la musique est toujours là.
Publiés pour le piano en 1913, les Crépuscules de Florent Schmitt, sont composés de quatre pièces :
1. Sur un vieux petit cimetière
2. Neige
3. Sylphides
4. Solitude
La partition a été publiée aux États-Unis par Arthur P. Schmidt, et l’œuvre a été analysée dans le numéro du 24 mai 1913 de Musical America :
... Neige est intéressant dans la mesure où il nous donne l’occasion de le comparer avec la représentation de la neige qu’en fait Debussy. Ceux qui accusent M. Schmitt d’être un imitateur de Debussy n’ont qu’à faire cette comparaison pour se convaincre qu’ils se trompent. « Neige » de Florent Schmitt est l’une des compositions pour piano impressionnistes les plus belles – et les plus mélodieuses – de la décennie. Ce devrait être une pièce du répertoire pour les pianistes de concert.
Arthur P. Schmidt
Sur son site dédié à Florent Schmitt, Phillip Nones a écrit article très complet sur cette œuvre :
Pour le lire cliquez sur ce lien.
photo : Jan Eerala
article précédent : Pièces Froides - Airs à faire fuir - 3. S’inviter
article suivant : Hommage à S. Pickwick Esq. P.P.M.P.C.
