On trouvera ici les mélodies de Gorgé-Meens issues de l’Orée de Bercé, une belle forêt domaniale des bords du Loir.
Le vers forme des sonnets, que la musique éclaire.
N’est-ce pas un des rares exemples où librettiste et compositeur travaillent en réelle collaboration ?
De là sont venus plus tard "Les embrasseurs d’arbres".
Bonne promenade.
Grâce au lecteur ci-dessous, vous écouterez la suite complète.
1. Grand bruit de forêt
musique Gorgé livret Meens
un grand vent là-dessus de grand renfort
je les entends qui les bois remués
aucun ne gémit vibrants font grand bruit
tout est grand tout agrandit la rumeur
une douleur non soit un beau réveil
tonitruant dans les graves méchants
d’un océan loin l’aigu chez les pins
l’averse drue cymbale les troncs luisent
eux inaudibles le sol en jouait
ces basses me remontent par les pieds
le soleil tonne éclair silence adieu
2. Sonnet sur le même sujet
musique Gorgé livret Meens
îles aux grands balancements tordus
mains lancées haut très ouvertes jetées
au-devant de secouements ravageurs
mille guenilles trempées dégoulinent
vieille tempête au coin du bois reçue
faut voir comme une volée de bois vert
oui et ça gueule haillons agrippés
charpies déchirées essorée la vieille
et ça nie ça ne rompt point ça enrage
entendez-vous l’envers l’ordre des choses
retournées la bourrasque entretenue
chevauchée ralentie qu’on en jouisse
à grands coups de trique à bride abattue
un chêne a craqué trop tôt vieux trop mort
3. Brumaire
musique Gorgé livret Meens
brumaire ça n’a pas marché brumaire
les bois exaspèrent le bruit de l’eau
il est prévu que demain fera beau
pour le moment gris bouffi de chimères
en bas des cochons bronchaient dérangés
des cris de la colère pour changer
quand vient la nuit la nuit fut blême et verte
où la lucarne la vie grand ouverte
4. Arbres
musique Gorgé livret Meens
arbres vous m’appelez j’approche
celui-là me fait signe lequel et pourquoi
mes bras mains et joue sans reproche
les voici étranger soudain seuls toi et moi
un autre plus loin me voudrait
bras offerts et joue sans regret
allons je cours du chêne au hêtre qui soupire
arbres devinez-moi car les hommes vont rire
5. L’Hiver
musique Gorgé livret Meens
l’hiver le plus petit des cailloux porte un nom
c’est une ombre longue que le soleil parraine
nous marchons sur un monde et nous le comprenons
ce gravier crie les arbres dorment et le froid règne
au fond du bois des hommes se croient quelque chose
ceux-là sont très armés grands chiens et gros fusils
nous les éviterons de peur qu’un hasard n’ose
une balle perdue mon cœur en fut saisi
allons debout file gagne ton cabanon
ta grotte ton gîte ton trou de musaraigne
couard pleutre poète nous nous comprenons
peu me chaut le courage où je nomme une reine
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