Qu’est-ce qu’écrire ?
À cette question si souvent posée par ceux qui croient ne pas écrire parce qu’ils ne savent pas qu’ils écrivent ou du moins que ça s’écrit et ne cesse de s’écrire par-dessus ski est écrit depuis un bail ou toujours nous répondons ici qu’écrire c’est corriger. Peindre, sculpter, dessiner, composer, écrire sont le même, corriger. Et corriger c’est écrire. J’entends bien ce mot avec la rection qu’il suggère. D’où que tous ces détourneurs contemporains me font bien marrer (c’est dire qu’ils me navrent) de ne rien rectifier de ce qu’ils coupent et collent. Gorgé en donne ces jours-ci une démonstration et preuve. Des écervelés voudraient le peintre une brute (« Braque, le patron ! » soupirait le premier Breton, cité par Sollers dans Discours parfait que je leur conseille, aux décervelés, ils n’y verront que du feu, le vrai faux se jouer du faux vrai), le compositeur un ignare philosophique. Quand tous deux philosophent en marchant en écrivant avec des philosophes essoufflés à marmonner dans leur dos.
Gorgé vient de poster ici, qui devient une thèque de premier ordre, sa dernière rection de notre Sonnet sur le même sujet. Ceux qui voudraient penser, et j’en suis à mes heures décomposées, qu’une amitié est de hasard, entendront. « Ami, il n’y a nul ami », écrivait Aristote. À s’en remettre au hasard, certainement. Cela même peut être rectifié, si l’on s’attache à écrire.
(Je ne fais pas le critique imporcultivé télérameux. Son heure viendra, c’est la plus facile. Gorgé annonce la couleur, entendez la pudeur, le critique n’auraka suivre les philosophes qui le décriront un de ces quatre.)
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