Je suis bien en peine de vous dire de quoi il s’agit, comme d’habitude. Je suis allé à Saorge en été, et j’ai été très impressionné par ses habitants et la drôle de vie qu’ils menaient. Ils revenaient, n’est-ce pas. Ce sont gens qui ne poursuivent pas, qui reprennent. Me disais-je.
J’y suis retourné quand l’occasion m’en a été donnée, par Les passagers de la nuit, qui me demandaient de participer à leur émission. J’en suis revenu avec près de 10 heures d’enregistrement. Les gens, les habitants, les citoyens, les clandestins du lieu, comme vous voudrez, ce vocabulaire ne risque pas grand chose, chantent, cultivent, dansent, piquent-niquent, marchent, vont et viennent. La plupart ne semblent pas s’inquiéter beaucoup du spectacle, à l’excepté de celui que la télé du coin interroge à chaque élection. C’est son job, à celui-là, de dire qu’il ne vote pas pour cette tripotée de gauchistes.
J’ai tenté de rendre compte en écrivant mes radiophonies non d’une vérité que j’aurais découverte, mais d’un tempo, d’un rythme de vie « nouveau » puisqu’il est une reprise actuelle, et « nouveau » de refuser sans esclandre celui qu’on nous impose.
« Quelque chose a commencé peut-être », écrivait Claude Ollier à l’issue d’un de ses ouvrages. Ces trois chapitres des Revenants donnent un peu de poids supplémentaire à ce « peut-être ». Vous penserez à d’autres lieux du même genre, que j’avais à l’esprit.
Une forme plus « wagnérienne » des Revenants, d’une durée de 3h 32mn et 20s sera donnée très ultérieurement. Sachez qu’elle existe, ce qui n’est déjà pas mal, en ces temps de zapping condescendant.
DM
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